Prendre la parole en public, parler à un inconnu, passer un entretien d’embauche. Dans ces situations courantes de la vie quotidienne, il nous est tous arrivé de ressentir un stress, une angoisse passagère. Cette anxiété occasionnelle, que l’on peut assimiler au trac ou à la timidité, n’est pas pathologique.
Lorsque ce stress devient peur panique et vous tétanise complètement dans vos rapports à l’autre, il s’agit alors d’une phobie sociale. Une maladie anxieuse qui touche quand même 4 à 5 % de la population.
Comment reconnaître ceux qui en souffrent? et d’où vient cette phobie sociale? Quelle est la vie de personnes souffrant de cette peur excessive?
Comment reconnaître la phobie sociale
La phobie sociale est une peur omniprésente et excessive du jugement de l’autre dans toute situation où l’on est vu ou entendu; que ce soit par un seul individu ou bien plusieurs.
C’est plus qu’une simple appréhension à l’idée de se confronter à une situation banale.
La personne phobique sociale est hyper stressée et incapable de se raisonner ou de relativiser.
Elle anticipe bien à l’avance les situations qu’elle redoute.
Et lorsqu’elle s’y confronte, vit des crises de panique plus ou moins paralysantes avec des sensations désagréables telles que : mains moites, accélération du rythme cardiaque, rougissements, tremblements, perte de mémoire…
Mais concrètement, de quoi a peur cette personne ?
On peut dire qu’il y a 3 catégories de phobiques sociaux et donc des peurs différentes.
- Les plus nombreux sont ceux qui ont peur du regard de l’autre, du jugement, de la critique, et par extension, ont peur d’être rejeté.
- D’autres sont sociophobes: ils ont peur de l’hostilité, de l’agressivité. Leur problème est plus dans leur vision du monde et des autres.
- La dernière catégorie a peur de l’intimité, du contact physique, du rapprochement. Ces personnes vivent leur phobie de façon moins intense que les autres. Ils peuvent même se comporter normalement mais ne laisser personne pénétrer leur cercle intime.
Les origines de la phobie sociale
La phobie sociale comme dans la plupart des troubles psychiques, n’est pas la conséquence d’une cause unique, mais résulte d’une association de facteurs. Les uns liés à la personnalité et au tempérament, les autres aux expériences et événements de la vie.
♦La personnalité et le tempérament
Les personnes nées avec une tendance introvertie ou hypersensible sont plus concernées par cette phobie. Des traits de caractères communs sont l’inhibition ou le perfectionnisme.
Souvent, elles sont très exigeantes vis-à-vis d’elles-mêmes et se critiquent beaucoup. Cf article Blessure d’injustice
Elles supportent mal le fait d’échouer dans leurs relations aux autres et se déprécient avec des paroles telles que:
“je suis nul(le)”, “Je n’y arriverai jamais”…
♦Le modèle parental
Des enfants trop préservés ou surprotégés peuvent se persuader d’être trop fragiles pour affronter le monde. Cette façon de faire diminue la confiance et l’estime de soi de ces enfants.
C’est aussi le cas des familles qui vivent repliées sur elles-mêmes qui n’invitent jamais personne. L’enfant se confronte peu aux autres et prend l’exemple de ses parents. Il se calque sur le comportement, les croyances de ses parents. Il est pourtant nécessaire d’encourager des expériences sociales pour renforcer la confiance des enfants en eux et en les autres.
Vous l’avez compris, enfants, nous intégrons ces peurs excessives par cette sur-protection ou par mimétisme familial.
♦Les expériences de vie et événements traumatisants
Une éducation peu encourageante pour ces personnalités plus sensibles augmente le risque de basculer dans la phobie sociale.
Il peut s’agir de parents peu à l’écoute, qui dévalorisent l’enfant ou le ridiculisent.
Cela induit des micro traumatismes qui, répétés, créent de mémoires traumatiques qui s’ancrent profondément dans le corps de l’enfant. En situation similaire aux circonstance de ces micro traumas, la personne va réagir excessivement en ressentant une peur excessive d’être dévalorisée, jugée ou rabaissée.
La scolarité a un rôle important dans l’apparition de cette phobie. L’école est l’endroit, par excellence, où se joue l’apprentissage du contact social avec les autres .
Il peut s’agir d’ expérience traumatisante à l’école, au collège ou au lycée. Il peut s’agir de moqueries, de critiques, d’une chute en public, d’une situation d’injustice, etc.
Même s’il ne s’agit pas forcément d’un événement majeur. C’est sa répétition dans le temps qui augmente le traumatisme subi.
Le point commun est une situation d’humiliation dont la mémoire émotionnelle reste profondément et douloureusement ancrée. La personne va alors éviter toute situation similaire à celle qui l’a traumatisée.
La vie d’une personne souffrant de phobie sociale
Les conséquences de la phobie sociale deviennent surtout visibles au début de l’âge adulte. Les parents ne font alors plus le lien avec le reste du monde.
La conséquence?
Il n’est plus possible d’éviter certaines situations sociales.
Et comme c’est à cet âge que l’on commence à vivre de ses propres ailes, à aller faire ses études ailleurs, à se faire des amis, à vivre sa vie amoureuse, puis professionnelle…
Alors, la phobie sociale va prendre de l’ampleur.
Concrètement?
La personne aura tendance à éviter ou à écourter les situations sociales le plus possible. Avec cela sa confiance en elle va chuter , et elle va s’isoler davantage.
Par contre…
Parfois cette phobie ne touche pas tous les domaines de la vie. Certaines personnes ne sont impactées que dans le cadre professionnel. Elles ne supportent aucun jugement extérieur sur eux ou sur leur travail.
Cette peur les rend incapables de prendre la parole en réunion ou de demander une augmentation à leur supérieur hiérarchique.
Le bémol?
Certes, ça ne les empêche pas de travailler, mais leur vie professionnelle est peu épanouissante. Ces personnes souffrant de phobie sociale n’ont pas le niveau professionnel qui leur est dû.
Souvent, elles vivent souvent seules.
Savez-vous que …
Le niveau de souffrance des personnes souffrant de phobie sociale est comparable à celui des personnes dépressives.
La peur, la honte, la colère et un état de tension permanente sont des émotions qu’elles subissent tous les jours.
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