Dans notre société, les enfants studieux, sages et calmes sont mis en avant. A ceux qui sont plus turbulents, il est demandé de bien vouloir se calmer. En faisant cela, l’enfant n’est pas accepté dans son besoin de s’exprimer.
A certains moments, je conçois que ce soit nécessaire qu’il se conforme pour être en accord avec son environnement. A d’autres moments, il aura besoin de pouvoir bouger, crier, être bruyant … pour être lui, c’est à dire un enfant. La colère surtout peut être perçue comme dérangeante, et difficile à accepter et à accueillir.
Pourquoi ne pas réprimer les colères de votre enfant
Eh bien, saviez-vous que de nombreuses difficultés intellectuelles et scolaires ont pour origine des blocages émotionnels. Il est important d’en prendre conscience dès maintenant pour le bien-être de votre enfant.
A ce sujet, il n’est pas rare de voire des adultes soumis à une perte de contrôle émotionnel: violence, dépendances aux autres, aux écrans, aux médicaments. La répression émotionnelle est responsable également de timidité, dévalorisation, survalorisation, mauvaise interprétation de comportement, de paroles, souffrances psychiques. Ces symptômes d’adulte prennent racine dans l’enfance. Je vous propose aujourd’hui de comprendre comment éviter ces dérives en vous expliquant le rôle de la colère et des autres émotions chez votre enfant.
Il est vraiment important de comprendre qu’une colère n’est pas un caprice et qu’elle a sa raison d’être, comme toute autre émotion.
Une émotion, qu’est ce que c’est?
Une émotion est une énergie qui circule en vous et ressort de façon fluide. La colère comme la joie et toute autre émotion doit se vivre naturellement. Une émotion retenue ou réprimée est paradoxale, vue que par définition, elle doit sortir. Les émotions se déchargent donc NATURELLEMENT. La peur est une émotion qui se décharge par les tremblements, des crispations, le coeur qui s’accélère ou une transpiration excessive,par exemple. La tristesse se libère émotionnellement par des larmes, des sanglots. La colère, par contre, va se vivre par- Par des cris
- Par des pleurs
- En donnant des coups de pied, de poing ou de tête
- En mordant
- En se roulant par terre avec des gestes incontrôlés
- En lançant des objets;
- En refusant le contact
Comment faire face aux crises de colère?
Pour calmer un enfant, on a tendance à lui dire de se calmer MAIS la crise de colère EST sa manière de se calmer. En lui laissant vivre sa colère, l’enfant ensuite est souriant, détendu, à la surprise parfois du parent qui pense que c’était un caprice.
Quelles que soient les raisons de la colère de votre enfant, voici quelques conseils pour l’aider à la vivre SAINEMENT.
PENDANT LA CRISE
- NOMMER SON ÉMOTION pour essayer d’apaiser et de calmer votre enfant« Je vois que tu es très fâché! » , mais n’insistez pas. Si vous tentez de le raisonner, la crise va durer plus longtemps car il n’est probablement pas capable de vous écouter.
- NE PAS INTERVENIR SAUF POUR SÉCURITÉ
Pour en enfant entre 1 et 3 ans qui ne vous écoute pas, observez-le de loin et laissez passer la crise sans intervenir. Ainsi, intervenez s’il se fait mal ou fait mal à quelqu’un, s’il lance des objets. Vous pouvez éloigner les autres personnes et les objets de votre enfant le temps de sa crise.
- RESTEZ CALME pendant la crise. Vous énerver ne fait qu’aggraver les choses. Par exemple, si vous criez, il criera plus fort et risque d’avoir peur. Passez le relais si vous avez du mal à rester calme et éloignez-vous pendant quelques minutes pour retrouver votre calme. Si vous êtes seul avec votre enfant, prenez du recul sur la situation. Rappelez-vous qu’il vit seulement une émotion. Il ne le fait pas exprès.
- RESTEZ FERME, c’est important de ne pas céder quand il fait une colère. Même si c’est plus facile de céder et de lui donner ce qu’il veut quand il fait sa colère devant du monde. En plus, si vous ne cédez qu’une ou deux fois, votre enfant risque d’intégrer que la colère sert à obtenir ce qu’il veut.
- NE VOUS SOUCIEZ PAS DU REGARD DES AUTRES à l’extérieur, même si vous ressentez les regards désapprobateurs, des jugements. Il y aura toujours des personnes négatives, ne vous en souciez pas. Concentrez-vous sur votre enfant qui a besoin de vous.
- NE L’ISOLEZ PAS en cas de crise de colère, car cela pourrait l’angoisser et le culpabiliser. Restez là où il peut vous voir.
APRÈS LA CRISE
- APRÈS LA COLÈRE, calinez et rassurez votre enfant que peu importe les colères, il conserve tout votre amour. Ces accès de colère qui le submergent, l’affectent énormément. Aidez-le à verbaliser ce qui s’est passé, de ce qu’il a ressenti et de la cause de sa colère. S’il ne parle pas encore, faites-le pour lui. Par exemple, dites-lui : « Tu voulais faire une belle tour avec tes blocs, mais elle tombait toujours quand tu mettais le bloc bleu. Ça t’a mis en colère et tu t’es mis à crier. »
- PROPOSEZ DES SOLUTIONS EN GESTION DE COLÈRE Proposez à votre enfant une ou deux choses qu’il peut faire à la place d’une crise. Il saura ainsi qu’il existe d’autres moyens que les cris et les coups pour exprimer son désaccord. Par exemple, il peut taper dans un coussin spécial colère. Ou dire ce qui le met en colère. Ou dessiner sa colère.
- AIDEZ-LE A EXPRIMER SA FRUSTRATION : Aidez votre enfant à exprimer ses sentiments par des mots et à vous dire comment il se sent. En l’encourageant à parler de ce qu’il ressent, vous pouvez l’aider à mieux contrôler ses émotions et à ne pas se laisser dépasser par celles-ci. Félicitez votre enfant lorsqu’il réussit à exprimer sa colère et ses besoins par des mots plutôt que par des crises.
- PATIENCE, PATIENCE...Faites preuve de patience et donnez-lui le bon exemple en exprimant sainement votre colère et votre frustration. Votre enfant va se calquer naturellement sur vous. Par contre, si vous râlez à chaque difficulté ou imprévu, il y a de grandes chances que votre enfant fasse pareil que vous. Pensez à exprimer comment vous vivez vos déceptions: « Je suis vraiment pas contente que cette sortie soit annulée. J’avais vraiment envie d’y aller. Je suis déçue mais je vais trouver à m’occuper autrement. »
Comment prévenir les crises pour les tout-petits?
Les crises de colère font partie du développement normal de l’enfant. Cependant quelques conseils élémentaires vont éviter un excès de colères chez votre enfant.
RESPECTER SES BESOINS
…Une stabilité horaire pour les repas et les heures de sommeil
…Anticipez les changements: collation, occupation à l’extérieur, doudou
AVOIR DES STRATÉGIES
… Avant toute sortie, expliquez clairement vos règles
… Au magasin, occupez-le à le faisant participer s’il touche à tout
…éloignez les objets tentants pour éviter les tentations et les frustrations
…Détournez son attention lorsque vous sentez sa colère monter ou amenez-le dans une autre pièce
Découvrir les causes des colères
LES CAUSES SONT SOUVENT INCONSCIENTES
Pour les découvrir et aider a mieux votre enfant, vous allez devoir écoutez vos ressentis et vous faire confiance.
La détresse des enfants peut venir de loin, de votre histoire ou de celle d’un ancêtre (transgénérationnel). Les enfants se font le miroir de l’inconscient de leurs parents ou de leurs grands parents.
Vous trouverez vos solutions dans le dialogue avec votre enfant, et non pas en écoutant une autre personne, même si elle vous dit qu’elle a de l’expérience. Vous seule savez intuitivement ce qui est juste, ce qui se passe en vous, si cette réponse vous parle. Vous connaissez votre enfant mieux que quiconque.
Et surtout soyez l’allié de votre enfant: ne pensez pas caprices, ces comportements ont tous un sens, ce qui est enfoui ressort en symptômes, il est bon de le démêler pour que ça ne s’enlise pas.
DÉCODER LES SYMPTÔMES
Restez calme et essayez de décoder ces symptômes.
Comment???
En l’écoutant SANS Jugement, avec bienveillance, avec ses mots, en étant là
Il ne veut pas aller à l’école: Un caprice, non
SURTOUT ne pas poser une question avec POURQUOI!!!
…Pourquoi t’as fais ça?
…Pourquoi tu l’as tapé?
…Pourquoi tu es en colère?
Le pourquoi amène une raison logique, mais votre enfant est rarement conscient de ce qui provoque ce comportement excessif. Et à “pourquoi t’as fait ça?”, il va trouver une réponse qui lui semble logique, sans chercher ses motivations profondes
Il faut creuser:
>Sa copine ne lui parle plus?
>est-il seul?
> a-t-il peur d’une évaluation
>est-il jugé, critiqué?
>est-il rejeté?
>S’ennuie-t-il?
Soyez à l’écoute sans jugement, laissez le s’exprimer, soutenez le
Aidez le à résoudre son problème, en explorant son cheminement, ses pensées, émotions. MAIS SURTOUT ne cherchez pas à le résoudre à sa place, ce n’est pas votre rôle.
A savoir que tout comportement exagéré qui se répète (agressivité, trop sage, jaloux, collé aux parents, problème de concentration ) a une cause profonde:
…Une émotion peut être refoulée, bloquée: colère, tristesse….
…Un besoin vital n’est pas satisfait
Le mot de la fin
J’espère que cet article vous aura permis de dé-sacraliser la crise de colère. Vous aurez compris qu’il n’a rien de plus naturel qu’une émotion et qu’elle a besoin d’être vécue, au risque d’être réprimée. Et d’interférer dans le bine-être de votre enfant. Il est important de ne pas culpabiliser votre enfant lors de ses colères. Également de l’aider à les vivre, et à les comprendre, en attendant qu’il puisse les gérer seul.
Hello et merci pour ton article très intéressant.
J’ai beaucoup lutté avec mon petit Yoann qui n’en faisait qu’à sa tête dès ses 4 ans :/
Je me permets aussi de te partager ce bouquin qui m’a beaucoup aidé: http://bit.ly/gestion_enfant_crise , j’ai vu de gros progrès dans notre relation suite à l’application des conseils donnés 🙂
Merci pour tes conseils qui m’aident déjà bien.
Hate de lire de nouveaux articles de ta part
Emma
Bonsoir Emma, merci pour votre commentaire et pour vos conseils. Bonne soirée. Laurence Derian